La Pie affamée et contorsionniste
Par une belle journée de printemps, je dégustais une glace au rafraîchissement bien apprécié. Voulant jeter ensuite ma serviette en papier, j'avisais au loin une poubelle en plastique transparent. C'est seulement lorsque j'en fus à quelques pas que je remarquai l'étrange manège auquel se livrait un personnage non moins étrange.
Madame la Pie se trouvait en-dessous du sac poubelle. Elle se hissait sur ses petites pattes, tendait le cou le plus possible, et, du bec, piquait le sac afin de picorer un reliquat de frite !
Vous comprendrez aisément mon amusement quand je vis madame la Pie, insatisfaite de sa position, virevolter maladroitement autour du sac, pour tenter de se rapprocher du délicieux butin.
Imaginez maintenant madame Pie, agrippée au sac par dessous, la tête en bas ! Dans cette position peu coutumière, elle ne savait plus quoi faire de ses ailes qui la gênaient.
Dame Pie révélait des talents de contorsionniste - qui devaient la surprendre elle-même aussi - pour atteindre la paroi du sac à l’endroit des frites : elle se tordait le cou vers le haut, et picorait enfin ce trésor doré tant convoité.
Je me sentis observé. Les passants me jetaient de drôles de regards. Sans doute étaient-ils incapables de voir autre chose qu'un simple oiseau, une bête poubelle transparente, et un idiot immobile au regard étrange et au sourire amusé.
MAJ : ma nourse Timothine a repensé à mon texte quand elle a découvert ce très beau film d'animation : un épouvantail se lie d'amitié avec une pie. Il devient, aux yeux des siens, un traître, mais l'oiseau va lui venir en aide. Une autre aventure de Dame Pie !
Pourquoi se soucier du regard des gens ? Faut avouer que c'est plus facile quand on a des enfants avec soi pour ce genre d'observations !
Rédigé par : Magali | 26 juin 2008 à 09:39
@ Magali : n'avons-nous plus le droit de porter nous-même un regard d'enfant sur les choses ? Saisir ces petites "perles de vie" du quotidien nous aide à ne pas vieillir...
Rédigé par : Elie | 26 juin 2008 à 11:02
@Elie: Je n'ai pas dit que nous ne devions pas porter un regard d'enfant sur les choses, bien au contraire, je suis la première à rêvasser sur les péripéties d'une fourmi... mais avec des enfants c'est plus naturel de s'émerveiller avec eux sans que personne y trouve à redire. C'est fascinant leur naïveté (dans le sens innocence) sur le monde... Je suis complètement fan !
Rédigé par : Magali | 26 juin 2008 à 15:06
moi aussi, je suis complètement fan, et même plus ! bravo, mon Nours, tu as une plume fantastique aidée d'une grande sensibilité...
Rédigé par : Timothine | 26 juin 2008 à 18:09
"Un oiseau noir et blanc, une poubelle transparente,
Un imbécile heureux au sourire amusé..."
Sagesse du fou, folie du sage...
Rédigé par : Timothine | 26 juin 2008 à 18:11
@ Timothine : merci ma Nourse pour ton compliment ; à moi de te féliciter pour ce pesqu'alexandrin ! ;-)
Rédigé par : Elie | 26 juin 2008 à 18:47
savoir s'émerveiller est le commencement de la sagesse. Je pense aux célèbres vers de William Blake:
"To see a world in a grain of sand
And a heaven in a wild flower
Hold infinity in the palm of you hands
And eternity in one hour".
jeand
Rédigé par : jeand | 28 juin 2008 à 09:57
Il m'arrive aussi parfois d'être en suspens devant ce que la nature nous offre, même perdue dans la ville.
On dit que la "naïveté est une façon de vivre intelligemment le présent", je ne sais plus de qui est cette citation mais elle illustre bien ce moment de communication avec la nature. Moukmouk pourrait en dire quelque chose !
Rédigé par : Dom | 07 juillet 2008 à 23:06
@ Dom : j'aime alors être naïf ! :-) Je suis d'accord avec cette citation de l'humoriste Gustave Parking. Moukmouk, qu'en dis-tu ?... http://pohenegamouk.free.fr
Rédigé par : Elie | 15 juillet 2008 à 14:01